Ronde
Les douilles coniques peuvent être réalisées de deux manières :
- Par développement :
Cette méthode est la seule qui permette de faire n’importe quelle forme. Elle demande de comprendre la forme dépliée d’une douille conique, en passant généralement par un dessin analogique ou numérique. Par économie de matière sur une plaque de métal, on peut choisir de faire les développements de douilles carrées, rectangles, ou octogonales sur une bandes droites dans laquelle on vient scier des V. - Par forçage dans une chatonnière (ou matrice), à partir d’une douille droite :
Cette méthode ne fonctionne que si on a à disposition la chatonnière correspondant parfaitement à la pierre pour laquelle on doit réaliser la douille. Généralement les chatonnières ont un angle de 17°.
On peut imaginer tricher sensiblement sur des douilles ovales dont on aurait pas exactement la bonne chatonnière en venant rouvrir à l’aide d’une bouterolle la douille pour la faire correspondre à la pierre. Mais la triche s’arrête à ça.
Considérations techniques
L’assise d’une douille conique se fait directement dans la pente, ce qui explique pourquoi on peut se permettre de partir d’une plaque sensiblement plus fine que pour une douille droite dont l’assise est réalisée directement dans l’épaisseur.
La hauteur de la douille se détermine de la même manière que pour les douilles droites, en mesurant la hauteur de la pierre facettée.
La paroi intérieure du haut de la douille doit parfaitement s’ajuster à la pierre. On fraise dans la pente pour assoir la pierre. Une fois la pierre descendue, il doit rester au minimum 0,5mm de paroi pour pouvoir sertir sur des pierres de petits diamètres.
Généralement on choisit une conicité de 17°, qui correspond à un angle harmonieux, ni trop prononcé ni trop droit, et qui correspond aux outils à disposition.
Développements
Lorsque la pierre à sertir ne correspond pas dans ses proportions aux chatonnières à disposition, on doit se fier au développement à plat de la douille à réaliser.
La compréhension d’une surface déroulée pour être représentée à plat est primordial. On peut s’aider de logiciels comme Rhinocéros 3D pour trouver rapidement un développé à l’aide de l’outil dérouler.
Chatonnière ou matrice à poinçon
Pour utiliser la chatonnière, il convient d’abord de réaliser une douille droite dont le diamètre permet à la pierre d’y entrer parfaitement. Le haut et le bas de cette douille doivent être rigoureusement perpendiculaires. Une fois cette préparation effectuée, la douille peut être insérée de force dans la chatonnière à l’aide d’une presse ou d’un marteau. Il est essentiel de veiller à une descente bien verticale, sans quoi il pourrait être nécessaire de reprendre le haut et le bas de douille pour que sa conicité soit régulière.
Le poinçon intervient uniquement pour finaliser la mise en forme une fois la douille correctement insérée dans la chatonnière. Toutefois, son usage n’est pas impératif, notamment pour les pierres de forme ronde ou ovale. Dans ces cas, il est possible de conserver la partie supérieure de la douille droite, correspondant précisément aux dimensions de la pierre, afin d’éviter de rabattre la matière sur la pierre depuis trop loin.
L’utilisation du poinçon avant l’insertion complète de la douille dans la chatonnière est déconseillée, car cela entraînerait un élargissement excessif de la douille, provoquant ainsi un positionnement trop bas de la pierre dans la sertissure. Pour enfoncer davantage une douille dans un trou de chatonnière, il est possible d’intercaler une plaque découpée à la forme et aux dimensions de la douille, créant ainsi une surépaisseur qui permet à la douille d’entrer plus loin dans le trou.
L’un des avantages de la chatonnière réside dans sa capacité à transformer une douille initialement ronde aux parois plus épaisses que nécessaire en une forme octogonale ou carrée, par exemple. Pour obtenir un résultat optimal, il est recommandé de partir d’une douille droite, de lui donner une forme conique, puis de l’insérer dans un trou de forme différente dans lequel elle s’ajuste intégralement. Le poinçon est ensuite utilisé pour conformer la douille à la forme finale. Il est nécessaire de procéder à plusieurs recuits pour assouplir la matière et faciliter sa mise en forme. Toutefois, les angles risquent d’être difficiles à marquer précisément, d’où l’importance de partir avec une épaisseur suffisante pour pouvoir retoucher l’extérieur par la suite.
Enfin, plus le poinçon présente des angles vifs, plus il y a de risques qu’il coupe la matière, engendrant ainsi des faiblesses, voire des fissures. Il faut également être attentif·ve aux formes très marquées, comme la pointe d’une pierre en forme de poire, car la matière aura davantage de difficulté à s’étirer correctement et pourrait se fissurer.
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