Pour réaliser un emboutissage en bijouterie, deux techniques essentielles sont utilisées : l’embouti et le ciselage. L’embouti donne le volume général, tandis que le ciselage apporte les détails et la forme. Ces deux techniques ne sont pas mutuellement exclusives et se complètent harmonieusement.
Lorsqu’on réalise un embouti, on débute en donnant le volume général avec la bouterolle la plus grande possible. Ensuite, on retourne la pièce pour ciseler et mettre en forme, définir des arêtes. Si on essaie de créer des arêtes par l’intérieur du motif en se servant d’une petite bouterolle, on aura tendance à blesser la matière plutôt que de la déformer. Il est courant d’alterner les techniques pour redonner du volume si nécessaire ou pour faire ressortir de la matière dans une zone enfoncée par le ciselage.
Deux approches différentes peuvent être utilisées en fonction du résultat souhaité :
- En partant d’une plaque carrée, on garde la forme à plat, idéale pour réaliser deux coques à assembler plus tard ou si une bâte à plat est prévue, mais la pièce perd en épaisseur car elle va beaucoup s’étirer durant le travail.
- En prenant de la marge, on obtient un résultat plus en volume car la pièce se tord en s’emboutissant et la matière va moins s’affiner.
Pour emboutir le volume, on utilise un marteau lourd pour avoir plus de force. Lorsqu’on passe à la phase des détails, on change pour un marteau de ciselure plus léger, dont le manche a été affiné pour un meilleur rebond.
L’angle d’inclinaison de la bouterolle joue un rôle crucial dans la régularité de l’emboutissage. Une bouterolle trop droite crée un trou difficile à corriger, la bouterolle s’y glissant à chaque coup, tandis qu’une bouterolle trop inclinée crée des trous espacés car son rebond sera trop grand. Bien inclinée, la bouterolle crée une série de dépressions bien rapprochées, permettant de lisser de manière homogène la matière.

Penser à bien recuire la pièce pour que la matière se déforme correctement. Pour les pièces en argent et en cuivre, choquer la pièce dans de l’alcool pour la rendre bien molle.
Il est important de prendre en compte que l’emboutissage diminue l’épaisseur de la plaque. Il est donc recommandé de partir avec une épaisseur suffisante, surtout si un pavage est prévu.
Il revêt une importance cruciale de ne jamais surchauffer le ciment utilisé. Lorsqu’il est chauffé avec une flamme propane, il est impératif d’interrompre le processus dès l’apparition de bulles et de fumée, puis de le réchauffer. Le ciment surchauffé perd son pouvoir adhésif en raison de la suie. Le ciment était historiquement composé de colophane, d’huile de térébenthine, de briques et de brai.
Après chauffage, il est essentiel de laisser le ciment refroidir avant de procéder à toute manipulation afin d’éviter tout enfoncement de la pièce. Si le ciment est trop froid, il risque de devenir cassant. On peut retirer la pièce du ciment en la soulevant délicatement ou en la chauffant légèrement. Le ciment peut être enlevé en le faisant brûler sous une hotte d’aspiration ou en le plongeant dans de l’alcool à brûler.
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