Embouti avec matrice

L’emboutissage à l’aide d’un poinçon et d’une matrice est une technique utilisée en bijouterie depuis des siècles, voire des millénaires. Elle permet de reproduire une forme pleine complexe avec une feuille très fine de métal. Plusieurs techniques différentes sont possibles ; l’empreinte de notre poinçon, appelée matrice, peut être réalisée dans du plomb, du bois, du polyuréthane.

Le poinçon est généralement conçu en métal dur pour une pièce devant être reproduite plusieurs fois. Cependant, on peut également imaginer des poinçons dans d’autres matériaux tels que le plexiglas, l’impression 3D, la résine époxy (peu écologique), le bois, ou autre.

Avantages :

  • Permet de reproduire plusieurs fois le même modèle de manière identique.
  • Allège considérablement la pièce car on peut utiliser des feuilles de métal extra-fines.
  • Offre une grande précision en comparaison avec l’emboutissage classique.
  • Évite les reprises compliquées après la mise en forme.

Points sensibles :

  • Les creux peuvent avoir du mal à bien se marquer.
  • Un trop grand écart de hauteurs risque d’affiner excessivement la feuille emboutie ; il est crucial de recuire le métal et de le choquer à l’alcool plusieurs fois pendant l’emboutissage.
  • Le plomb ne doit jamais entrer en contact avec les métaux précieux. En chauffant, le plomb s’incruste dans la matière, ce qui n’est pas récupérable. Il est essentiel d’utiliser une feuille de soie, de papier journal ou du cellophane entre le plomb et la feuille de métal, et de les changer à chaque fois.

On crée notre poinçon dans un métal tel que le laiton ou le maillechort (plus dur).

On démarre avec une plaque épaisse (en soudant plusieurs plaques ensemble si nécessaire) pour permettre à la feuille de métal de bien épouser la forme du poinçon.

On ajuste la taille de notre poinçon en fonction de l’épaisseur de notre feuille de métal à emboutir.

On accentue les creux pour permettre à notre feuille d’y entrer.

On choisit l’épaisseur de notre feuille en fonction du travail à accomplir :

  • Si, après avoir embouti avec la matrice, la feuille ne subit aucune autre déformation ou altération de surface, on peut partir sur une plaque de 0,4 mm voire plus fine si elle est en métal «dur».
  • Si l’emboutissage nécessite d’être retravaillé au ciselet (pour marquer davantage les creux, par exemple) ou à la lime, on peut opter pour du 0,5-0,6 mm.

On trace sur le dessous de notre poinçon deux axes qui serviront à le replacer une fois la feuille de métal positionnée entre lui et le plomb.

On place une feuille de soie ou du cellophane entre le plomb et le poinçon.

Sous la presse, on enfonce le poinçon dans le plomb.

Attention à ne pas le placer trop près des bords pour limiter la déformation du plomb.

Une fois l’empreinte réalisée, on trace sur le plomb la continuité des axes.

On place une feuille de protection et la feuille à emboutir, recuite et choquée à l’alcool, de manière à bien recouvrir la matrice.

On peut soit partir dans un carré, soit découper la feuille à la forme souhaitée avec une marge (ce qui permet de mieux redresser les bords).

On aligne les axes du poinçon et du plomb.

On presse légèrement, puis on vérifie.

On presse un peu plus. Penser à recuire la feuille de métal de temps en temps pour éviter les déchirures.

On peut ciseler les creux par la suite pour mieux épouser la forme.

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