Rivetage

Il existe deux types de rivets : visibles et invisibles.

Rivets visibles

Les rivets visibles peuvent être utilisés pour des fixations mobiles ou fixes :

1. Fixation mobile : Il est essentiel d’ajuster la mobilité en fonction de la friction entre l’axe et le trou. Pour obtenir une mobilité réglable, utiliser un ajustement serré, tandis qu’un trou légèrement élargi permettra une mobilité plus libre.
   • Exemples : Mobilité libre pour un bracelet de montre, et mobilité réglable pour un rapporteur d’angle.
2. Méthode de formation de la tête du rivet :
   • Pour simplifier la procédure, commencer avec un axe de rivet ayant une boule préformée à une extrémité. Cela permet de n’avoir qu’un seul rivet à former avec un marteau ou un ciselet, garantissant une meilleure précision.
   • Pour former la boule, faire fondre un côté de l’axe à l’aide d’une flamme très chaude et précise, en chauffant fermement le fil préalablement enduit de borax. Assurer une boule bien centrée et de taille modérée. Répéter le processus jusqu’à l’obtention de la taille souhaitée. Garder le fil plus long que nécessaire et couper uniquement une fois la boule parfaitement formée.
   • Le diamètre de la boule doit correspondre à celui du rivet final qui sera obtenu par martelage.
3. Ajustement et préparation de la boule :
   • Pour ajuster la forme de la boule, insérer celle-ci dans un trou de même diamètre que le fil (utiliser une filière non-tungstène par exemple) et écraser au marteau pour créer une partie plate sous le rivet. Ensuite, façonner le rivet avec une fraise cloche pour en réduire le diamètre ou un perloir si la boule est petite.
   • Pour réussir un rivetage de qualité, le fil doit être recuit. Le trou doit correspondre précisément au diamètre du fil ; sinon, le métal se pliera au lieu de former un chapeau de rivet. Le métal, en effet, se déforme toujours là où il y a de l’espace disponible, donc un ajustement serré est essentiel.
   • Laisser dépasser 3 à 5 dixièmes de millimètre du côté de la tête du rivet. Un excès de longueur entraînera une pliure plutôt qu’une déformation. Limez l’extrémité du fil à plat pour éviter tout dérapage du marteau.
4. Utilisation de la plaque de soutien :
   • Utiliser une plaque avec des creux en demi-sphère, tels que ceux que l’on peut fraiser sur une plaque de maillechort avec des fraises boules du bon diamètre. Ces creux servent de soutien à la boule lors de la forge de la tête opposée. Éviter d’utiliser des contre-appuis en matériau mou ; il faut une résistance opposée pour que le métal se déforme correctement (comme illustré dans l’image IV, vue 2).
   • Faire tourner la pièce tout en frappant l’angle du fil pour obtenir une demi-sphère uniforme, identique à celle de l’autre extrémité. Ne pas frapper à côté du fil pour éviter des marques difficiles à enlever. Protéger les côtés avec du scotch si nécessaire.
5. Rivet frappé des deux côtés :
   • Frapper le fil d’un côté jusqu’à une légère déformation, puis changer de côté et frapper l’autre extrémité, en effectuant des rotations régulières.
6. Ajout d’une zone de fragilisation pour la formation de la tête par martelage :
   • Lors de la création d’une tête de rivet par martelage, il est possible de fragiliser le centre de l’axe en réalisant un mini trou à l’aide d’une fraise. Cette zone de faiblesse centralisée favorise la déformation du métal vers l’extérieur, permettant de rabattre plus rapidement et efficacement la matière autour du rivet. En concentrant la déformation sur le pourtour, cette méthode rend la formation de la tête plus aisée et contribue à une forme homogène avec moins de martelage.

Rivets invisibles

La technique des rivets invisibles est similaire à celle des rivets visibles avec quelques adaptations :

1. Formation de la boule initiale :
   • Commencer en formant une boule à une extrémité de la tige, en prenant soin de recuire la tige pour optimiser le rivetage. Assurer que la boule soit aussi régulière que possible, car elle ne sera pas retouchée par la suite.
2. Insertion et ajustement dans le trou :
   • La tige doit s’ajuster parfaitement dans le trou, avec une fixation bien serrée. Utiliser une fraise boule pour élargir légèrement l’entrée du trou, afin que la boule s’insère à moitié. Répéter cette opération pour l’autre plaque, ce qui permettra à la tige de se déformer à l’intérieur lors du martelage.
   • La taille de la tête de rivet doit être proportionnelle à l’épaisseur des plaques, surtout si elles sont fines.
3. Martelage et finition :
   • Laisser la tige dépasser de 5/10ème de millimètre. Marteler sur une surface plate et dure. Si la boule se déforme légèrement à l’opposé, cela n’est pas problématique. Faire tourner la pièce pour que le métal remplisse l’intégralité du trou fraisé.
   • Pour la finition, utiliser une lime pour retirer l’excès de matière des têtes, puis finaliser la surface avec un cabron.

Technique alternative : Rivetage au laser

Si cette technique est autorisée, elle offre une approche précise et rapide :

1. Méthode de soudure directe :
   • Percer les plaques à assembler et effectuer un fraisage léger au début des trous pour créer une mini gorge autour de la tige. Laisser la tige dépasser de 3 à 5 dixièmes de millimètre de chaque côté.
   • Utiliser le laser pour viser depuis le dessus et diriger le faisceau de manière à entraîner les bords de la tige dans la gorge, soudant ainsi la tige à la plaque.
   • Finaliser la soudure avec une reprise au carbone pour une surface homogène.
2. Méthode avec anneaux :
   • Façonner deux petits anneaux en fil de 0,3 mm ajustés pour entourer précisément l’axe. Réaliser un fraisage léger à l’entrée des trous pour créer un appui pour les anneaux. Enfiler ceux-ci autour de l’axe en laissant dépasser une très faible longueur de celui-ci au-delà des anneaux, puis utiliser le laser pour fusionner l’axe avec les anneaux. Cette technique permet de créer des têtes de rivet sans martelage, obtenant ainsi une finition régulière et bien soudée. Un autre avantage de cette méthode réside dans le fait que l’axe, n’étant pas directement fixé aux plaques qu’il assemble, reste indépendant de leurs tensions, assurant une plus grande stabilité de l’assemblage.