L’émerisage est une étape primordiale pour un beau polissage. On commence toujours par casser le grain d’un nouvel émeri en passant un morceau de laiton par exemple sur l’entier de la surface. Cela permet d’éviter de se retrouver avec un grain d’émeri qui viendrait profondément marquer le métal.
On peut lubrifier notre émeri pour qu’il glisse mieux sur le métal. On peut prendre du pétrole ou de la stéarine pour le faire.
L’émerisage se fait toujours en croisant les traits ; on commence dans un sens avec un émeri grossier type 600.
Une fois que plus aucune marque n’est visible, on passe à un émeri plus fin type 1200, suffisant pour polir les différents métaux précieux, sauf le platine. On croise les traits jusqu’à ce qu’il n’y ait plus une seule ligne dans l’autre sens.

Pour vérifier qu’il n’y a plus de traces de l’émeri inférieur, on peut s’aider en regardant attentivement les reflets de lumière sur la plaque de métal. En l’inclinant, la lumière qui se déplace sur le métal va être plus ou moins interrompue ou diffusée par les lignes laissées par l’émeri grossier en dessous de celle de l’émeri plus fin.
Il est recommandé d’utiliser un émeri propre pour un travail de qualité ; il ne faut pas hésiter à nettoyer les cabrons à l’alcool et à les remplacer lorsqu’ils deviennent trop vieux.
Pour le polissage, il est conseillé de croiser les traits entre chaque coup de brossette. La pâte blanche Dialux ou Luxor devrait suffire pour dégrossir si l’émerisage au 1200 a été correctement effectué. Il est important de nettoyer la pièce aux ultrasons entre deux applications de pâte. Il est recommandé d’utiliser une brossette par pâte, en choisissant toujours la plus grosse possible en fonction du travail à réaliser. Ensuite, il faut passer à la Luxor orange et terminer l’avivage par un dernier coup léger avec une brossette neuve et une petite quantité de pâte orange.
Il convient de noter que plus on exerce de pression sur la pièce, plus le risque de faire ressortir des porosités augmente. En théorie, seuls 6 coups sont nécessaires pour éliminer les traces d’émerisage avant de passer à l’avivage.
En utilisant une polisseuse, il est recommandé de mettre de la pâte vers l’intérieur de la brosse et de déplacer en dessinant des 8 pour croiser les traits. Lors du dernier passage, il faut faire sortir la pièce vers l’extérieur, là où la brosse n’a pas de pâte à polir.
Pour créer un cabron très solide maison, il est conseillé de prendre une vieille lime, de meuler les dents pour obtenir une surface lisse et de coller de l’émeri au scotch double face.
Pour réaliser un barbu bien serré, il est recommandé de prendre un mandrin, de faire une longue bande d’émeri de la largeur souhaitée avec un cran permettant d’enrouler l’émeri jusqu’au bord du mandrin, d’enrouler l’émeri et de le serrer en le faisant glisser sous une lime. Une fois le barbu bien dense, il convient d’enrouler du scotch à sa base et de couper le bout de l’émeri en diagonale pour limiter les à-coups liés au décrochement créé par la fin du papier.

Pour fabriquer un mandrin à vis avec un disque d’émeri, il est recommandé de prendre une feuille d’émeri de type 3M WETORDRY 1200, de découper des carrés, de percer le centre et de placer les trois carrés, émeri contre le bas, sur un mandrin à vis. Ensuite, il convient de mettre l’ensemble dans la pièce à main, de faire tourner en s’appuyant sur le côté de la cheville et à l’aide d’une aiguille, de découper les ronds en réalisant trois tailles de ronds différentes pour obtenir un disque légèrement souple, mais qui reste ferme.
En effectuant des découpes en soleil sur les disques, ce qui leur confère une plus grande souplesse, on permet à ces derniers d’épouser plus facilement les formes arrondies.

Pour réaliser un polissage au fil, on confectionne ce que l’on pourrait appeler une « poupée de fils ». On prend environ trois fils de coton à polir, que l’on plie en deux et sur lesquels on fait un nœud au bout. Un deuxième nœud est ajouté pour pouvoir suspendre la poupée sur un crochet. On passe un fil en acier au bout des fils, permettant ainsi de les faire passer entièrement à travers le trou à polir. On applique de la pâte à polir sur les fils, on les tend, puis on frotte la pièce le long des fils en croisant le sens du frottage pour éviter qu’un fil ne crée un creux dans la matière.
Pour le dégrossissage à l’émeri avant le polissage, on peut utiliser une bande de tissu d’émeri que l’on tend dans le bocfil.
Pour nettoyer l’intérieur d’un embouti, on commence par dégrossir à l’aide d’une fraise boule ou flamme de diamètre aussi grand que possible par rapport à la pièce, en utilisant de la cire d’abeille pour faciliter le glissement. Ensuite, on utilise une gomme (attention, elle peut accentuer les trous s’il en reste) ou un mandrin d’émeri de diamètre approprié, coupé en forme de soleil. Plus l’outil s’adapte à la forme, plus les finitions seront belles.
Pour les finitions d’une zone mise en pierre, on émerise jusqu’au grain 1200 au minimum, on polit les tranches, mais on évite de polir par-dessus une mise en pierre afin de préserver les fraisages et ne pas les ovaliser ou leur enlever de la matière..
Après le sertissage en grain, on prend le temps de polir les recoupes et les grains dans leur ensemble, sans trop insister pour ne pas les affaiblir.
En ce qui concerne les finitions des chatons, on polit l’ensemble du chaton avant le sertissage, car de nombreuses zones deviennent inaccessibles après cette étape. S’il ne s’agit pas d’un brillant, l’assise dans la ceinture doit être parfaitement polie sous peine de la voir à travers la pierre.
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